lundi 1 novembre 2010
Focus sur la friche La Belle de Mai à Marseille
Je voulais porter à votre attention la friche la Belle de Mai pour l'exemplarité de son processus de transformation, qui à partir d'une simple idée initiale, a fait en sorte de laisser son épanouissement aux acteurs concernés, au gré des rencontres, des projets, pour en faire un vrai lieu de vie.
La Friche La Belle de Mai porte le nom de son quartier : la Belle de Mai, situé dans le IIIe arrondissement de Marseille. Ce qui fait sa force, c'est qu'avant d'être une friche, c'est avant tout une association, Système Friche Théâtre, née dans un autre quartier de Marseille (basée dans une ancienne graineterie du Boulevard Magallon, dans le XVe arrondissement). L'association énonce comme principe directeur la production artistique comme impulsion du processus de transformation du lieu. En avril 1992, l’association investit les 4,5 ha de l’ancienne manufacture des tabacs de la Belle de Mai avec l'idée de ré-ancrer la friche dans la ville. L'enjeu étant de poser un cadre qui n'enferme pas dans le but de laisser la place à l'imprévu. Armand Gatti réunit tout d'abord pendant huit mois 80 stagiaires pour offrir à la cité toute entière une épopée poétique : "Marseille Adam quoi ?".
Et c'est ainsi qu'au fil des mois, d’autres producteurs, opérateurs ou médiateurs sont venus rejoindre le projet. C'est par exemple Jean Nouvel qui, venu rejoindre le projet en 1995, permettra d'imposer l'idée de permanence artistique à celui du développement urbain. Dans la foulée, la ville de Marseille devient propriétaire des lieux et profite de la vitalité retrouvée pour installer de nouvelles infrastructures (institutionnelles et économiques). L'association Système Friche Théâtre éprouve dans le même temps le besoin de ré-affirmer la nécessité de la production artistique, permettant l'émergence d'un troisième pôle et ainsi de ré-équilibrer le projet entre vitalité artistique, nécessité économique et services publics.
Robert Guédiguian prend en 2002 la présidence de Système Friche Théâtre, le cinéma, à la fois industrie et art, représente ce rapport à l’économie, mais, dans le même temps, il permet de révéler la notion d’auteur et fait valoir l’écriture comme fondement du geste artistique.
La Friche est aujourd'hui un espace de recherche, de production et de diffusion entièrement dédié à la création contemporaine sous toutes ces formes : spectacle vivant (théâtre, danse, cirque, arts de la rue...), arts visuels et arts numériques, musique, cinéma... Un terrain ouvert d’explorations, de croisements et d’expressions, autant pour les artistes que pour les publics (500 événements annuels, 45 000 M2 d’espaces de travail, près de 60 structures professionnelles installées, 400 personnes en activité quotidienne, 1000 artistes présents chaque année, 30 000 heures de formation, 109 000 visiteurs et public par an).
Les différentes structures présentes à la belle de mai : la médiation (CMBM), le multimédia (ECM), l’architecture (TAUP), l’emploi (GEIQ Arts & Culture), l’éducatif (le jumelage), les musiques actuelles (Cabaret Aléatoire), le cinéma d’auteur, le sport, la petite enfance.