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dimanche 5 juin 2011

Une centrale nucléaire reconvertie en parc d'attraction



Il s'agit de la centrale de Kalkar en Allemagne. Elle a coûté 3,5 milliards d'euros et n'a jamais servi. La tour de refroidissement a été recouverte d’une fresque de paysage alpestre. Sa paroi en béton sert dorénavant de mur d’escalade. Les bâtiments des turbines et du réacteur contiennent des chambres d’hôtel, des restaurants et des bars, dans des décors évoquant l’Égypte antique ou l’Ouest américain.

Dans les années 1970, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas avaient décidé de bâtir à Kalkar une centrale nucléaire d’un genre nouveau, un « surgénérateur », qui devait produire plus de combustible fissile qu’il n’en consommait grâce à un réacteur à neutrons rapides (RNR). Mais le projet avait aussitôt soulevé de vives craintes. « Le sodium, utilisé pour refroidir les neutrons rapides, est inflammable au contact de l’air et de l’eau », rappelle Willibald Kunisch, un ancien opposant à la centrale et aujourd’hui représentant des Verts au conseil municipal de Kalkar. les catastrophes nucléaires de Three Mile Island aux États-Unis et de Tchernobyl en Ukraine, ou encore le contre-choc pétrolier de 1986 ont lentement creusé la tombe du surgénérateur, dont le coût ne cessait d’enfler. Le projet est définitivement enterré en 1991, après avoir englouti quelque 7 milliards de Deutschemarks (environ 3,5 milliards d’euros). Photo AFP — Patrik Stollarz.