Plusieurs enseignements se dégagent des Primaires socialistes :
- l'aspect crucial du processus (et du temps, mais les deux sont intrinsèquement liés) dans la quête du pouvoir,
- l'implication de la société civile dans les choix fondamentaux (on l'avait presqu'oublié).
La maîtrise du processus d'accession au pouvoir est une alchimie complexe entre les idées, celui qui les porte, les diffuse, et le tout aux bons moments. En la matière François Hollande et Arnaud Montebourg ont parfaitement réussi cette alchimie, là où Martine Aubry a connu quelques carences (notamment son annonce tardive de candidature aux primaires). Mais partir tôt n'est pas nécessairement gage de réussite (Ségolène Royal s'est lancée une semaine après Arnaud Montebourg fin 2010).
L'implication de la société civile constitue la grande nouveauté de ces primaires. Elle permet d'associer de manière subtile les médias et d'en faire une caisse de résonance très efficace des contenus et de ceux qui les portent (pour preuve l'amertume de Jean-François Copé hier soir qui n'a pu que constater que depuis six semaines les médias ne parlent quasiment que des primaires). Arnaud Montebourg qui en a perçu l'atout de poids est certainement celui qui en a d'ailleurs récolté le plus de bénéfices.
Au-delà des primaires socialistes, ces notions de processus et d'implication de la société civile sont les clés de réussite des projets d'aménagement et ce quelque soit leur échelle. Les primaires ont permis cette prise de conscience. La France n'est pas le pays le plus novateur en la matière (d'autres pays déclinent ces notions à foison dans tous les domaines de la vie publique) mais cette prise de conscience couplée avec notre approche systémique, structurante, constituent des atouts de poids dans la vitalité sociale, économique, des projets d'aménagement.