
Il y a un troisième aspect du personnage qui me séduit plus encore : c'est l'homme de lettres, de culture. En conférence de presse, il cite Paul Elluard à propos du fait divers qui a bouleversé la France (cette enseignante tombée amoureuse d'un jeune homme de 17 ans, condamnée par la justice, puis se suicidera). Cette même culture qui lui a permis de comprendre avant beaucoup d'autres l'évolution de la société à la sortie des années 60. Alors que de Gaulle s'arcboute en mai 68 et "fuit" en Allemagne, Pompidou comprend que la France a évolué et qu'elle aspire à une plus grande respiration démocratique. C'est notamment en voyant "le chinois" de Godard qu'il perçoit cette évolution. C'est la culture qui lui a permis de mieux cerner les nouvelles forces vives et de faire en sorte que l'Etat soit le catalyseur de la créativité à tous les échelons de la société. Sans culture, comment appréhender les différentes réalités sociales ? Comment même les comprendre puisque pour certains elles n'existent même pas, voire sont source de désordre. Or le désordre est salutaire car il permet de libérer les énergies créatrices. Certains de nos hommes et femmes politiques seraient avisés de se le rappeler !